☢️ L’EPR de Flamanville mis en service ; et après ? Quel bilan depuis la décision de construire ce réacteur et quelles perspectives pour la suite ? Le décret autorisant EDF à construire l’EPR de Flamanville a été publié en 2007. Ce réacteur devait coûter un peu plus de 3 milliards d’euros. Son coût aura finalement été multiplié par six et sa construction aura duré quatre fois plus longtemps que prévu. Et sa mise en service n’est pas effective : plusieurs mois vont encore être nécessaires avant le raccordement au réseau. L’EPR de Flamanville est un produit industriel déjà dépassé, avant même sa mise en service. La filière nucléaire se projette d’ores et déjà vers les EPR2, dont la conception est revue en profondeur par rapport à l’EPR1, voire vers les SMR, remettant en question le statut de "tête de série" tant mis en avant pour Flamanville. Le “nouveau nucléaire”, démarré avec cet EPR de Flamanville, devait permettre à la France de continuer à disposer d’une électricité bon marché. Si au début des années 2000 on pouvait questionner l’intérêt économique des énergies renouvelables face à l’EPR, aujourd’hui les filières éolienne et solaire ont largement montré qu’elles pouvaient atteindre des coûts de production inférieurs à ceux des EPR. De surcroît, l’éolien et le solaire ont des délais de construction beaucoup plus courts que le nucléaire. Les prochains EPR ne seront pas en service avant 2035, plus probablement 2040 (voire davantage). Face à l’enjeu climatique dont l’urgence est chaque jour plus pressante, la priorité doit être accordée aux énergies renouvelables et non à la construction de nouveaux EPR. Enfin, au-delà de la comparaison nucléaire / énergies renouvelables, il est souvent bien plus rapide et bien moins onéreux de réduire les consommations plutôt que d’envisager la construction de nouveaux moyens de production. C’est par ailleurs une option bien plus soutenable, d’un point de vue social et environnemental. Quel que soit son déploiement, le nucléaire représentera toujours une part mineure dans le mix électrique mondial, aujourd’hui (environ 10%) comme demain (10% aussi dans les différents scénarios de l’International Energy Agency - IEA). La France est le seul pays à consacrer autant de ressources pour cette filière, malgré l’évolution du contexte. Avant d'initier le lancement d'un nouveau programme nucléaire, l’Association négaWatt rappelle que la priorité doit être donnée à la maîtrise des consommations d’énergie – #sobriété & #efficacité – et au déploiement des énergies #renouvelables. Les choix d’aujourd’hui nous engagent pour des décennies. En complément, l'article de franceinfo 👉https://lnkd.in/dc8kAY9x
Il suffit de voir le fiasco du tout renouvelable en Allemagne. Heureusement que la France peut leur fournir des kW produit à partir du nucléaire.
Le nucléaire tout comme le renouvelable et le fossile ont des avantages et inconvénients. Chacune de ces sources est plus ou moins adaptée à l’utilisation : un skipper en bateau verra un intérêt au renouvelable, un réseau national verra un intérêt au nucléaire, et le transport verra un intérêt au fossile. Le coût dépend de plusieurs facteurs, depuis quelques décennies, le facteur dominant est la gestion humaine, avec son lot d’hésitations, d’erreurs,… que je qualifierai aujourd’hui de « bêtise collective ». Pour en savoir plus vous pouvez me suivre sur LinkedIn.
"aujourd’hui les filières éolienne et solaire ont largement montré qu’elles pouvaient atteindre des coûts de production inférieurs à ceux des EPR." Si cela est vrai, c'est pour une production intermittente uniquement. La priorité doit être donné aux moyens de production bas carbone et pilotable.
Certes les EPR2 seront différents de l’EPR de Flamanville, mais ils partagent tout de même les mêmes concepts et un grand nombre de matériels identiques. Les changements concernent principalement des optimisations de la conception et de la construction, justement grâce au retour d’expérience de Flamanville 3 et des autres EPR, ce qui est exactement le principe d’une tête de série. L’EPR de Flamanville aura donc rempli son rôle en ce sens. C’est amusant car si cette optimisation de la conception n’avait pas été réalisée, il aurait été au contraire reproché (probablement à raison) à la filière nucléaire de ne pas prendre en compte le retour d’expérience. N’est-ce pas naturel de prendre en compte le retour d’expérience pour améliorer les prochaines itérations ? Est-ce parce ce qu’une conception peut être optimisée que le produit en lui-même est “dépassé” ?
Vous nous fatiguez avec vos lubies, les nega cerveaux.
J’aime beaucoup negawatt citant negawatt pour donner du poids aux propos de negawatt. Le seul problème c’est que negawatt tourne en boucle et refuse de regarder autre chose que son dogme : on peut lui conseiller d’aller regarder ce que produisent les EPR chinois et finlandais, ça les sortira de leur négationnisme permanent
Association négaWatt je pense que vous oubliez deux points essentiels à votre raisonnement : le besoin d’électrifier et l’intermittence. La diminution de la consommation est absolument nécessaire ou plutôt l’augmentation de l’efficacité énergétique. Les industries et les transports sont des gros consommateurs d’énergie et les lois de la physique sont telles qu’on ne peut pas les diminuer de manière drastique, des augmentation de rendement sont possible mais pour quelques pourcents. L’enjeu est surtout de consommer moins de fossiles et d’électrifier ces usages ce qui entraîne mécaniquement une augmentation du besoin de moyen de production électrique. Pour être cohérent ces moyen de production doivent êtres decarbonés. Quand à l’intermittence du PV et de l’éolien ce n’est plus à démontrer et les moyen de stockage n’existent pas encore dans les proportions nécessaires. Si un industriel fait l’effort d’électrifier sa production ce n’est pas pour se retrouver dans électricité car il fait froid ou nuit ou qu’il n’y a pas de vent. Quand à l’effet série de l’EPR vous oubliez Taishan et HPc. Je vous rejoint sur un point nos choix d’aujourd’hui nous engagent pour demain il faut donc un grand programme nucléaire!
INGÉNIEUR Expert - Retraité chez EDF
6moAssociation négaWatt Et alors, même si c'était vrai, en quoi le fait que l'EPR soit un concept dépassé, l'empêcherait de fonctionner pendant 60 ou 80 ans ?? Lorsque on a fini de construire Fessenheim et Bugey, on est passé à d'autres concepts, paliers CPY puis 1300MWe puis N4...et Fessenheim à été arrêté après 43 ans , et Bugey 2 vient de fêter ses 46 ans. Donc, cette notion de concept dépassé n'a aucun sens...