«Il gèle dehors et il fait 23 degrés dans ma maison sans chauffage»: dans la Drôme, La Poutinière écrit l’avenir de l’habitat
RÉCIT - La guerre en Ukraine a mis en évidence la dépendance énergétique des Européens. Un tournant, pour Olivier Sidler, un ingénieur à la retraite qui a vu dans cette crise l’opportunité de construire une maison à énergie positive aux performances «inégalées».
C’est une maison flambant neuve aux allures de chalet de montagne. Depuis la D310 qui traverse Pont-de-Barret, dans la Drôme, on y accède par un chemin de gravier. En ce dimanche de novembre, il fait frisquet. Pourtant, sur le toit, ni cheminée ni fumée qui danse. « Hier matin, il faisait moins 6 degrés dehors, lance le maître des lieux aux cheveux argentés, Olivier Sidler, 77 ans, en ouvrant la porte. Entrez, il fait meilleur à l’intérieur… ». Une douce chaleur enveloppe le visiteur dès qu’il franchit le seuil de cette maison de 100 m². Ni âtre, ni poêle, ni radiateur… Et pourtant, c’est vrai qu’il fait bon ici : « Il n’y a aucun système de chauffage et il fait 23 degrés ! » Une grande pièce à vivre, avec poutres apparentes et cuisine intégrée en bois blond, occupe le rez-de-chaussée. « Même le mistral ne passe pas ici », plaisante l’ingénieur, aujourd’hui à la retraite, en désignant la grande baie à triple vitrage qui arrête le froid. Le carrelage gris est presque tiède. Il est isolé par une dalle flottante en béton, posée sur 25 centimètres de polystyrène. Les murs du salon, quatre panneaux de plus de 50 centimètres d’épaisseur, sont composés de paille de riz et de Biofib (mélange de coton, lin, chanvre). Contre une vingtaine dans un logement traditionnel.
Cette maison, Olivier Sidler l’a baptisée La Poutinière. Elle est sa réponse à la crise énergétique qui a suivi l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022. C’est un pied de nez au « chantage gazier » du maître du Kremlin : La Poutinière ne brûle ni mazout ni gaz. Mieux, elle produit deux fois…